Georges d’Espagnat, Bouquet d’anémones

Le motif à fleurs est partout

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{ Georges d’Espagnat - Huile sur toile, 61*50 cm }

Georges d’Espagnat

Dates
1870-1950

Sa vie
À la fois dessinateur de presse, illustrateur, fresquiste, il a travaillé notamment pour la Mairie de Vincennes, le paquebot Normandie et le Palais du Luxembourg.
Souvent associé à plusieurs grands noms de l’art du XXe siècle, Georges d’Espagnat a pu être considéré comme impressionniste, post-impressionniste, fauve ou nabis. Il a en son temps exposé avec Cézanne, Seurat, Chagall ou Picasso.

Ses oeuvres
Ses oeuvres figurent parmi les collections de grands musées nationaux (Musée d’Art Moderne et Musée d’Orsay) et internationaux (New York, Boston, Chicago, Bruxelles, Genève, Moscou, Tokyo). Un artiste très prolifique (plus de 1000 oeuvres).

Acquise en 1996 par la Ville de Montrouge, « Bouquet d’anémones » est une nature morte signée par Georges d’Espagnat, artiste ami de Louis Valtat dont l’oeuvre « Rochers rouges à Anthéor » fut achetée par la Ville la même année.

C’est de son monogramme « gdE » que d’Espagnat, très distinctement, signe ses toiles (ici en haut à gauche).
Jamais il n’y appose de date. Son langage pictural se rapproche de celui de Vuillard ou Bonnard, que d’Espagnat fréquentait, mais aussi de Renoir à qui il rendait visite à Cagnes en compagnie de Valtat.
« Bouquet d’anémones » est une nature morte comme il aimait les peindre. La touche est vive, l’effet recherché se contemple à quelque distance de la toile. Les tons froids se mêlent aux teintes chaudes de bruns et de carmin. En intérieur, à l’angle d’une table se tient un bouquet composé d’anémones rouges, pourpres et bleues mais aussi de fleurs pleines et charnues telles des roses ou pivoines, couleur rose pâle agrémentées de feuillages. Le vase cylindrique blanc-bleu2 sans doute en céramique, voire en porcelaine, serait d’inspiration asiatique. L’oeil se perd entre le papier peint et la nappe : le motif à fleurs est partout. Le regard vient buter sur une forme compacte aux lignes géométriques, un boîtier brun placé sur la nappe à gauche - étui à cigares ou coffret à bijoux. Dans l’axe diagonal lui répond un autre boîtier de taille réduite, couleur carmin. Sur le devant, le format rectangulaire de ce qui semble être la trousse à pinceaux déroulée du peintre ajoute à la délimitation d’un pourtour au vase, offrant ainsi une assise à ce récipient qui, sans cela, risquerait de flotter, noyé dans les motifs à fleurs.
La composition basse du tableau construite en triangle tire l’oeil vers le centre de la toile, à la rencontre d’une fleur bleue, la seule du bouquet.