L'ancien dispensaire

Voir l'image en grandTout Montrougien est aujourd’hui familier du Centre municipal de santé, situé rue Amaury Duval, qui garantit à chacun l’accès à des soins diversifiés et de qualité. Mais saviez-vous qu’il était l’héritier historique de l’ancien dispensaire communal ?

Et l'hygiène devient publique

C’est au début du XXe siècle, dans le sillon des théories hygiénistes et des progrès médicaux, que la notion d’hygiène sociale émerge en France.L’État affiche alors un nouvel objectif :soumettre l’ensemble de la population à une surveillance médicale généralisée,pour mieux se prémunir des épidémies et des « fléaux sociaux ». Ainsi naissent les dispensaires d’hygiène sociale,avec leur offre de consultations et de dépistages gratuits, destinés aux plus démunis avant d’être ouverts à toute la population. Et s’il faut attendre la loi dite Léon Bourgeois, en date du15 avril 1916, pour que leur création soit imposée sur l’ensemble du territoire, la Ville de Montrouge se montre en avance sur son temps : dès septembre 1912, le Conseil municipal décide de la création d’un dispensaire communal, au rez-de-chaussée de l’annexe de la Mairie.

Les premières briques

Mais rapidement, les locaux du dispensaire se révèlent vétustes et trop étroits. Soucieuse de la qualité des soins apportés à sa population,en grande majorité ouvrière, la Municipalité dirigée par Émile Cresp décide alors la construction d’un centre médico-social moderne. Ce nouveau site, bâti sur une parcelle de terrain calme et lumineuse, rue Amaury Duval, ouvre ses portes en mai 1933. Fidèle à l’esthétique Art déco, comme son voisin le Beffroi, le nouveau dispensaire exhibe des lignes épurées, des volumes géométriques et des façades en briques rouges ponctuées de grandes fenêtres. Derrière la grille en fer forgé et les massifs de verdure, un large perron donne accès, par deux doubles portes en verre, au vestibule qui sépare les deux ailes du bâtiment.

Une offre complète

La première aile abrite la consultation de nourrissons et la Goutte de lait*, assurée par l’assistance publique aux frais du Département ; dans la seconde se trouvent les services administratifs de la Caisse Interdépartementale des Assurances Sociales – car dès la mise en vigueur de la loi sur les assurances sociales, on s’efforce à Montrouge de simplifier l’accès aux démarches pour les assurés, en leur évitant d’avoir à se rendre à Paris. Au premier étage, la salle d’attente introduit aux différents services de soins : médecine, gynécologie, petite chirurgie, ophtalmologie, radiologie, dentisterie, etc. Ce n’est pas tout : sur le site se trouve aussi le siège social du « Premier secours », société montrougienne fondée en 1927 et affiliée à la Croix-Rouge française.

*La Goutte de lait désigne une organisation destinée à distribuer du lait stérilisé aux mères qui ne peuvent pas allaiter leur enfant, à dispenser une consultation des nourrissons et à proposer une éducation maternelle en puériculture et hygiène.

Du dispensaire au CMS

Au cours des années 50 et 60, des agrandissements et réaménagements se succèdent, avec notamment l’arrivée du service de Protection Maternelle et Infantile et de l’Office public d’hygiène sociale et d’hygiène mentale. À partir de 1964, le dispensaire prend le nom de Centre municipal de santé, avant d’achever sa mutation en 2012 : sous l’impulsion du Maire Jean-Loup Metton, le Centre municipal de santé, le Centre communal d’action sociale et le Centre médico-psychologique de l’Hôpital Paul Girault y sont alors regroupés au sein du Pôle Santé Solidarité. La Mairie conserve ainsi sa mission historique de « soins » à la population : avec plus de 30 spécialités médicales et paramédicales proposées,9 500 patients y sont encore soignés chaque année.