L'ancien dispensaire

Du dispensaire au centre de santé moderne
À la suite des lois sur l’hygiénisme de la fin du XIXème siècle ainsi que des progrès médicaux, on voit l’émergence, au début du XXème siècle, de la notion d’hygiène sociale. L’objectif clairement affiché est alors de soumettre l’ensemble de la population à une surveillance médicale généralisée. C’est la naissance d’une nouvelle structure médico-sociale d’envergure : le dispensaire d’hygiène sociale.
À Montrouge, le Conseil municipal décide, en 1912, l’installation d’un dispensaire au rez-de-chaussée de l’annexe de la Mairie (au 32 de la Grande Rue, actuelle rue Gabriel Péri), dont les services de consultation arrivent à saturation dès 1930, dans des locaux qui se révèlent vétustes et étroits.
Soucieuse de la qualité des soins apportés à sa population en grande majorité ouvrière, la Municipalité de Montrouge, dans son plan de réaménagement des services publics, décide alors la construction d’un centre médico-social moderne, appelé à remplacer ce dispensaire. L’emplacement choisi est la parcelle de terrain laissée libre, à l’est de la rue Amaury Duval, par la construction de la nouvelle école de garçons (aujourd’hui, l’école Raymond Queneau), rue de Bagneux (actuelle avenue Henri Ginoux). Cette rue ne desservant que le dispensaire, pouvait être aménagée en jardin et assurer ainsi lumière, air et tranquillité aux patients.
Une offre publique complète
Ce nouveau site, dont la conception revient à M. Marcilloux, architecte de la Ville, ouvre ses portes en mai 1933. Un large perron donne accès, par deux doubles portes en verre, au vestibule d’entrée qui sépare les deux ailes du rez-de-chaussée. La première abrite la consultation de nourrissons et la Goutte de lait, assurée par l’assistance publique aux frais du Département (avec notamment un cabinet d’examen médical, une salle de consultation prénatale, une salle de bains pour les bébés, une chambre d’isolement). Ces services, ouverts aux enfants et mères de Montrouge et des communes voisines, fonctionnent de manière complètement autonome.
Dans la seconde aile se trouvent l’appartement du concierge et les services administratifs de la Caisse Interdépartementale des Assurances Sociales : dès la mise en vigueur de la loi sur les assurances sociales, la Municipalité de Montrouge s’est efforcée d’en faciliter le fonctionnement et de simplifier l’accès aux démarches pour les assurés. Cette nouvelle caisse leur permet ainsi d’y accomplir toutes les formalités et de toucher les prestations ou les remboursements de frais sans avoir besoin de se rendre à Paris.
La Municipalité fait également le choix de transformer une partie des locaux de l’ancien dispensaire en bureau de la Fédération Mutualiste de la Seine et en siège social de l’Union des sociétés de Secours Mutuel du canton de Sceaux. Sur le site se trouve enfin le siège social du « Premier secours », société montrougienne de brancardiers et d’infirmiers volontaires fondée en 1927 et affiliée à la Croix-Rouge française.
Le premier étage de ce nouveau dispensaire est, quant à lui, dédié aux soins médicaux. On y trouve une salle d’attente centrale, vaste et claire, autour de laquelle sont disposées les salles d’examen pour les différents services de consultation : médecine, gynécologie, petite chirurgie, pansements, ophtalmologie, otorhinolaryngologie, radiologie, rayons ultra-violets, dentisterie.
Des agrandissements successifs
Avec la création d’un « Centre Régional de Préservation de l’Enfance » en juin 1934, sous la présidence d’Émile Cresp, le dispensaire prend en charge les enfants des écoles des villes avoisinantes (Bagneux et Châtillon notamment). Par délibération du Conseil municipal en date du 9 décembre 1953, la Municipalité décidera l’agrandissement du centre devenu trop étroit. Elle acquiert alors les terrains nécessaires à la prolongation, reconnue d’utilité publique, de la rue Amaury Duval. Les travaux d’extension permettent de transférer en 1964 les services de l’office public d’hygiène sociale et d’hygiène mentale dans les nouveaux bâtiments. Au passage, les bâtiments anciens sont entièrement remis à neuf et modifiés dans leur aménagement intérieur pour être plus fonctionnels. Un appareil entièrement neuf de radiologie est également acquis ainsi que des équipements pour les soins dentaires et la kinésithérapie.
Sous l’impulsion du Maire Jean-Loup Metton, le Centre municipal de santé, le Centre communal d’Action Sociale et le Centre médico-psychologique de l’Hôpital Paul Girault sont regroupés au sein du Pôle Santé Solidarité, rue Amaury Duval. Ce nouveau bâtiment prend le nom de Claude Manonvillier en hommage à cet ancien maire adjoint délégué aux affaires sociales et décédé en 2003. L’objectif étant de rassembler tous les services médico-sociaux en un seul lieu et de rénover les installations afin de garantir la performance des services sur place. Cela permet un accueil unique des visiteurs et donc une meilleure orientation vers les services compétents.