L'Histoire de Montrouge

Un petit résumé de la longue histoire de Montrouge et un accès direct aux archives municipales

  1. Service archives / documentation

    4 square Edmond Champeaud
    Montrouge

    • Tél. : 01 46 12 75 13

    Situer sur le plan

Origine du nom "Montrouge"

Le nom de Montrouge apparaît pour la première fois en 1194 sous la forme latine de « Rubeo Monte ». L’origine du nom fait controverse auprès des historiens : certains évoquent le surnom d’un seigneur de Montrouge du XIe siècle Guy dit le Rouge à cause de sa chevelure, d’autres le fait que Montrouge se trouve situé sur un plateau (qui sépare la vallée de la Seine de celle de la Bièvre) et que la terre de son sol est par endroit argileuse et de couleur rougeâtre. Cette deuxième théorie semble plus vraisemblable dans la mesure où la dénomination d’un ancien lieu-dit des Fosses rouge l’atteste.

XIIIe-XVIe siècles

Il s'agit alors d'un hameau situé le long du chemin de Gentilly à Vanves (rue Gabriel Péri). Montrouge au Moyen-Age était domaine seigneurial et ecclésiastique. L’un des premiers seigneurs de Montrouge fut Robert de Montrouge vassal du roi Philippe-Auguste.

Les premiers habitants de Montrouge étaient des bûcherons et des paysans qui cultivaient des céréales et de la vigne à partir du XIVe siècle, ainsi que des meuniers dont les moulins ont commencé à apparaître sur la plaine de Montrouge et ont subsisté jusqu’au XIXe siècle. Montrouge était essentiellement développée le long du chemin, devenu à la période contemporaine rue Gabriel-Péri et rue Barbès. Autre voie structurante de la paroisse, la route d’Orléans est depuis l’époque romaine une voie importante reliant Paris à Orléans.

XVIIe-XVIIIe

Montrouge comprenait deux châteaux dont l’un, construit au XVIIe siècle, était situé près de l’actuelle place de la Libération. L’avenue de la République qui était à l’époque l’avenue du Château permettait d’accéder à l’entrée principale. Il était entouré d’un parc qui s’étendait au sud jusque sur les territoires de Bagneux et Arcueil de part et d’autre de l’allée principale qui devient à l’époque contemporaine l’avenue de la République. Parmi les châtelains de Montrouge, nous pouvons citer le marquis de Châteauneuf de l’Aubespine, garde des sceaux de Louis XIII. Le second château fut construit à l’emplacement de l’actuel hôtel de ville par César de La Baume Le Blanc, duc de la Vallière petit-neveu de Louise de la Vallière favorite de Louis XIV. Le comte de Guerchy, lieutenant général et ambassadeur de France à Londres sous Louis XV fut également un hôte de Montrouge, dont l’épouse était châtelaine au début de la Révolution.

Carriers et carrières

Si l’on veut citer un métier traditionnel présent à Montrouge sous l’Ancien régime, il faut évoquer celui de carrier, que la ville célèbre encore aujourd’hui. En effet, c’est parce que les sous-sols parisiens avaient déjà été utilisés que l’on commença à creuser le sol de Montrouge afin d’y extraire la pierre durant plus de 300 ans jusqu’au XIXe siècle. Cette pierre calcaire servit notamment à construire des monuments et habitations parisiens. L’extraction se réalisait par des puits d’extraction mais également à ciel ouvert à l’instar de celles sises au lieu-dit les Hauts-Mesnils. Ainsi le sous-sol de Montrouge comprenant à l’époque le Petit Montrouge (l’actuel XIV arrondissement), mais aussi le Grand-Montrouge était creusé de galeries d’une dizaine de kilomètres aujourd’hui bouchées. Les nombreux accidents entraînant des éboulements à la surface et des décès de carriers incitèrent les autorités à établir un plan des carrières dont le premier date de 1813 et à les fermer progressivement au XIXe siècle.

Le blason

D'azur et d'or, telles sont les couleurs du blason adopté par le Conseil Municipal en 1790.

Ce blason représente un soleil (ou étoile) doré sur fond bleu. L'écu est surmonté d'une couronne civique et accompagné de chaque côté de guirlandes de roses.

La devise « Lex et Patria » (Loi et Patrie) n'était pas si républicaine à l'origine ; elle était « Lex et Rex » (Loi et Roi) jusqu'en 1887.

En héraldique, la description du blason est la suivante : « d'azur au soleil d'or ou à l'étoile à 34 rais d'or, l'écu sommé d'une couronne murale de 4 tours et accompagné à destre et senestre de guirlandes de roses nouées à un thyrse placé horizontalement entre la couronne et l'écusson ».

Montrouge sous la Révolution

a première assemblée municipale fut constituée à Montrouge le 4 mars 1788 au château sous la présidence de la comtesse de Guerchy. Cette assemblée fut chargée en 1789 de rédiger un cahier de doléances à présenter aux Etats Généraux comme toutes les assemblées de France et de Navarre.
Par les lois de 1789 et de 1790 la paroisse de Montrouge fut érigée en commune et ses limites précisées. Le premier maire de Montrouge fut François Ory, carrier en 1790.
Le blason de la ville fut adopté la même année. Il comprenait à l’époque la devise « Lex et rex » signifiant la loi et le roi devenue « Lex et patria » : la loi et la patrie en 1887. Montrouge comme ailleurs subit les méfaits de la Révolution : réquisition des châteaux en tant que biens nationaux, vente des biens de la fabrique, interdiction du culte catholique, église devenue temple de l’Etre suprême, disette, Terreur…

La première partie du XIXe siècle

Sous la Restauration, nos édiles agrandirent l’église, dont la première pierre fut posée par la duchesse d’Angoulême, fille de Louis XVI et Marie-Antoinette, fondèrent le bureau de bienfaisance et la première école communale de garçons (près du boulevard Brune). Dès les années 1830 et tout au long du XIXe, le parc fut loti et des voies s’ouvrirent perpendiculairement à l’allée principale du parc, devenue avenue de la République à la fin du siècle. Des maisons sont venues progressivement occuper l’espace sud de Montrouge. La construction des fortifications de Thiers vient en 1840 couper la commune en deux, isolant le Grand-Montrouge plus agreste que le Petit-Montrouge, malgré les protestations de nos édiles. Cette ceinture préfigurait le partage de la commune en deux parties vingt ans plus tard. En effet, en 1860, Napoléon III qui estimait Paris à l’étroit, décida d’annexer les communes limitrophes. Ainsi le Petit-Montrouge devient le XIVe arrondissement de Paris, privant Montrouge de ¾ de son territoire et des 9/10e de sa population, de sa mairie qu’elle venait d’ériger (l’actuelle mairie du XIVe), de son école de garçons, sans compter ses activités industrielles et commerciales.

De 1860 à la Seconde Guerre mondiale

Montrouge se repliant sur le Grand-Montrouge devait se reconstruire une identité ; ce qui passait par l’édification d’un nouvel hôtel de ville inauguré en 1883 puis agrandi en 1903, une nouvelle école, l’ouverture de nouvelles voies facilitée par le lotissement du Parc... Montrouge subit de plein fouet la guerre de 1870-1871 ; tandis que le fort de Montrouge situé sur la commune d’Arcueil ne céda que tardivement, vaillamment défendus par des marins dont certains donnèrent leur nom à deux rues de Montrouge (Carvès et Saisset). Durant les décennies suivantes la commune croît grâce notamment aux maires successifs. La vie s’écoule à Montrouge, vie rythmée par des évènements tels qu’en 1874, l’inauguration de l’hospice Verdier suite à un legs de Madeleine Verdier.

La conquête d’une nouvelle identité pour Montrouge passe également par la conquête de territoires environnants : l’agrandissement territorial de 1875 permit à la commune de gagner quelques hectares sur Arcueil, Bagneux, Gentilly et Châtillon. Les maires successifs apportèrent des améliorations au quotidien des Montrougiens.

Durant la Première guerre mondiale, Montrouge subit des chutes de projectiles et des privations. En 1925, Montrouge fut à nouveau amputée de la portion nord de son territoire située dans la zone de servitude au droit de la fortification de Thiers. Les fortifications furent démolies et la portion extérieure de cette zone comprise sur le territoire de Montrouge fut annexée à Paris. On espère alors que ce maniement territorial sera le dernier ! (voir l'évolution spatiale de la ville depuis 1789).

De cette époque date également la construction du stade vélodrome Buffalo animé de courses cyclistes de matches de boxes et de meetings. Emile Cresp, maire de 1928 à 1944, lança un plan d’aménagement, d’extension et d’embellissement de la ville, comprenant notamment la construction ou l’aménagement de bâtiments communaux comme le centre administratif (aujourd'hui Théâtre). Des années 30 date, de plus, la destruction de l’ancienne église devenue trop étroite et frappée d’alignement qui fut reconstruite en retrait par rapport à l’avenue de la République et à la Grande-Rue (actuellement rue Gabriel-Péri). Montrouge fut célèbre durant cette période pour être la ville des premiers essais de télévision en 1931 grâce à René Barthélémy qui travaillait à la Compagnie des Compteurs.

Les Montrougiens n’échappèrent pas aux privations de la Seconde Guerre mondiale, dans une ville qui fut à la fois siège de la Kreiskommantantur et lieu de nombreux faits de résistance (une imprimerie de Montrouge éditait le journal Résistance). La ville fut aux premières loges lors de la Libération de Paris : la 2e Division Blindée du Général Leclerc libéra Montrouge avant de libérer Paris.

La seconde partie du XXe siècle à aujourd’hui

La poussée démographique dévoila la vétusté des immeubles, les problèmes de logement, le manque de bâtiments municipaux (écoles, colonie, crèches…). Ainsi, Montrouge a dû mener de lourds travaux d'aménagements dès les années 60.

Si l’activité économique principale de Montrouge au XXe siècle fut l’imprimerie grâce à des sociétés telles que Draeger ou la Platinogravure, ce secteur ainsi que de nombreuses autres industries disparurent du territoire montrougien comme de la plupart des villes de la "petite couronne parisienne". A la fin du XXe siècle, ces délocalisations furent préjudiciables à notre ville qui a vu le nombre de ces habitants, après avoir culminé à plus de 45 000 habitants en 1962, redescendre à 37 000 jusque dans les années 1990 (voir l'évolution démographique de la ville). Suite à cette crise, Montrouge a su se reconvertir et s’est réorientée aujourd’hui davantage vers le secteur tertiaire.