Il était une fois... la Cité "Louis Hertz"
Le mouvement des HBM
À la fin du XIXe siècle, la troisième République entérine la place centrale des théories hygiénistes et remet la question de l’habitat social au premier plan. En 1889 est créée la Société Française des Habitations à Bon Marché, société privée à caractère philanthropique. Dès 1894, la loi Siegfried met en place le dispositif par lequel est financé, encore aujourd’hui, le logement social, point de départ d’une politique du logement qui rompt avec le principe libéral en autorisant les municipalités à financer les Offices Publics d’Habitations à Bon Marché. Ces établissements publics autonomes permettent aux communes de construire et d’aménager des immeubles, de créer des cités-jardins et d’assainir des immeubles anciens. La loi Loucheur du 13 juillet 1928 prévoit en outre l’intervention financière de l’État pour favoriser l’habitation populaire, avec le financement de la construction de 200 000 logements HBM et de 60 000 logements à loyer moyen – d’où l’essor des HBM dans la petite ceinture parisienne à cette date, accompagné par les révolutions techniques permises par des matériaux comme le fer, l’acier, le béton et le verre.
Les groupements HBM à Montrouge
En 1925, alors que la crise du logement sévit dans toute la région parisienne, le Conseil municipal de Montrouge engage la lutte contre ce fléau en votant la création d'un Office public d'Habitations à Bon Marché, doté d'un premier crédit de 100 000 francs et d'un terrain. Le 8 juillet 1928, le premier groupe HBM situé rue Camille Pelletan et composé de 170 logements est inauguré. La Municipalité poursuit son effort avec un second groupe HBM, entre l'avenue Léon-Gambetta et la rue du Marché, dès 1929. Ce groupe de la Solidarité, bien éclairé et aéré grâce à la forme du terrain qui permet d'élever un long corps de bâtiment à double façade, comprend 222 logements à bon marché de 1, 2 ou 3 pièces principales, semblables à ceux du groupe Jean-Jaurès. S’ensuivent la construction d’un groupe d'habitations à loyer modéré en 1930-1931, sur les vastes terrains du Haut-Mesnil, et celle d’un autre groupe de 81 logements rue Sylvine Candas.
La cité « Louis Hertz », située au 200-204 avenue Marx Dormoy, est quant à elle édifiée de 1934 à 1935 par l’architecte Julien Hirsch pour la société anonyme les Maisons Saines. Elle comprend un ensemble de quatre immeubles offrant alors 160 appartements de type HBM et 102 appartements de type HBM « amélioré ». En 1956, elle est complétée par un ensemble de 14 pavillons, démolis ensuite en 2001 afin d’y reconstruire un ensemble d’habitation de 36 logements répartis en 3 bâtiments de 3 étages.
Elle est aujourd’hui inscrite à l’Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France.