Il était une fois... la poste Jules Ferry
Dans les années 1930, l’administration française des Postes, Télégraphes et Téléphones (PTT) œuvre pour la création de nouveaux bureaux de poste en collaboration avec de grands noms de l’architecture. Le bureau de poste Jules Ferry, bénéficiant aux habitants du quartier de la Vache Noire, relève de cette politique. Réalisé en 1937 par l’architecte Armand Picard, lui-même à l’origine de plusieurs bureaux de poste en région parisienne, il est aujourd’hui inscrit à l’inventaire général du patrimoine culturel.
Situé en bordure de l’avenue Aristide Briand et dans l’axe de la place Jules Ferry, son élévation a nécessité de combler un certain nombre de galeries souterraines (pouvant aller jusqu’à 1,60 mètre de haut et 3,70 mètres de large), résultats de l’exploitation des anciennes carrières de Montrouge.
La composition architecturale du bâtiment est simple et moderne. Sa façade contrastée, entre rouge brique et éléments d’un blanc éclatant, est agrémentée à l’entrée par un porche en ciment blanc formé de deux colonnes. Les motifs de sculptures et les lettres en façade ont été coulés en ciment avant d’être montés en trois pièces à leur emplacement. Profitant de la dissymétrie du bâtiment et de la rue, l’architecte a fait monter sur la gauche de la façade un motif d’angle où se retrouvent le blason de la ville et sa devise, « Lex et Patria ».
La ferronnerie tient par ailleurs elle aussi une place importante dans l’ensemble : toutes les baies du rez-de-chaussée et la porte d’entrée en fer forgé sont protégées par des grilles. Enfin, la décoration s’enrichit de mosaïques, aussi bien au sol qu’aux murs de la salle du public.
Les services postaux se trouvent au rez-de-chaussée du bâtiment tandis que l’étage est occupé par l’appartement du receveur des postes. La salle du public, spacieuse, est largement éclairée, comme l’ensemble des locaux, grâce à de grandes baies vitrées situées derrière la rangée des guichets, s’ouvrant sur une vaste cour entourée de murs et de piliers surmontés d’une grille. Au sous-sol se trouvent alors la chaufferie, une réserve, les archives et la cave du receveur.