Il était une fois... deux nommées bienfaitrices !

Madeleine Verdier, généreuse donatrice

En septembre 1873, Madame Madeleine Philippart, veuve Verdier, fait don à la ville de Montrouge d’un petit pavillon situé dans le passage dit « Montplaisir », près de l’avenue des Trembles (désormais avenue Verdier, à sa mémoire), dans l’idée d’y voir installé un hospice pour les incurables. S’ajoutent à ce legs une somme de 2 000 francs destinée à l’achat de mobilier ainsi qu’une rente perpétuelle de 2 000 francs pour financer l’entretien et la nourriture des pensionnaires. À la suite de l’autorisation de création de cet établissement, donnée le 27 mars 1874, Monsieur Rolland, premier adjoint au Maire, inaugure l’hospice le 30 novembre de la même année. Agrandi une première fois en 1886, puis de 1895 à 1900 à l’initiative du Maire Edmond Champeaud, le pavillon initial sera démoli au cours d'une campagne de reconstruction de l'établissement (1929-1931), confiée à l'architecte Henri Decaux, à l’initiative du nouveau maire Émile Cresp. À la suite de nouveaux agrandissements dans les années 1960, la capacité d’accueil atteindra jusqu’à 206 lits.

Un hospice à l’aube du XXe siècle

En 1905, selon l’État des Communes, l’hospice Verdier dispose de cinquante lits destinés à recevoir des personnes âgées indigentes des deux sexes (incurables ou valides) à titre de pensionnaires. Sur ces cinquante lits, occupés en 1904 par onze hommes et trente-six femmes, le règlement prévoit que dix doivent être affectés contre paiement, permettant ainsi à l’hospice de générer des recettes. Les admissions sont prononcées par la Commission administrative, constituée comme celle du Bureau de bienfaisance, et dont le Maire est Président de droit. Pour être admis, les futurs pensionnaires doivent réunir les quatre conditions suivantes : être âgés d’au moins 65 ans, résider dans la commune depuis 2 ans, être privés des secours de la famille, et enfin n’être atteints d’aucune maladie contagieuse. Ceux qui consentent à payer une pension de 800 francs par an sont soignés et nourris dans les mêmes conditions que les hospitalisés à titre gratuit et doivent apporter leur mobilier. Bien que réservé aux habitants de la commune, l’hospice peut recevoir des hospitalisés provenant des communes voisines – les droits sont alors acquittés par les communes en demande de places.

Les journées, encadrées par le lever et le coucher, sont rythmées par le déjeuner de 8 h, le dîner à 11 h 30 et le souper à 18 h. Le travail est obligatoire pour les indigents admis à titre gratuit – déterminée par la commission, la tache doit être proportionnée aux forces et aux aptitudes de chacun. Les visiteurs sont reçus les lundis et vendredis après-midis et les sorties des hospitalisés ont lieu, lorsque leur état de santé le permet, les mardis, jeudis et dimanches après-midis.

De l’hospice à la maison de retraite

En 1980, cet établissement public ne dépend plus de l’Assistance publique mais directement du Ministère de la Santé, possédant alors un budget propre constitué uniquement de ses recettes. La maison de retraite accueille les personnes âgées de 65 ans et plus, par priorité Montrougiennes, hommes et femmes, valides ou semi-valides, à titre payant ou bénéficiaires de l’Aide sociale. D’abord classé Hospice public, l’établissement est transformé par un arrêté de 1983 en Maison de retraite publique et est ainsi progressivement conventionné par la Sécurité sociale à partir de 1987. À la fin des années 1990, le projet de création d’une nouvelle maison de retraite au 5 allée de La Vallière, en remplacement de l’existante, voit le jour. L’hospice Verdier sera alors démoli pour laisser place à des immeubles d’habitation.