Valentin Dommanget, objet artistique non identifié

La place de la machine dans la création artistique

Valentin Dommanget, Digital Stretcher Studies XX6b, 2015, spray et pigments acrylique, solutions chimiques, toile tendue sur bois.

Valentin Dommanget

Naissance : En 1988 à Châlons-en-Champagne.
Études : Après une licence en Design de Mode, Textile et Environnement à l'École nationale supérieure des arts appliqués et des métiers d'art de Paris en 2011, il intègre un master Fine Art à la Central Saint Martins College of Art and Design de Londres dont il sort diplômé en 2014.
Actualités : Basé à Berlin, il poursuit ses expérimentations autour des Digital Stretcher Studies, tout en se passionnant pour la céramique. Après une résidence d'artiste au centre d'art « Rue de Tanger » à Casablanca, il prépare des expositions à Tokyo et Berlin.
Il est représenté par la galerie Lily Robert à Paris. http://vdommanget.com

Valentin Dommanget repense la peinture en s'appuyant sur les nouvelles technologies et questionne la place de la machine dans la création artistique. Cette pièce, Digital Stretcher Studios XX6b, a rejoint la collection de la Ville de Montrouge suite à la vente aux enchères de la 60e édition du Salon de Montrouge en 2015.

Amateur de peinture et d'art numérique, Valentin Dommanget ne s'est pas résolu à trancher pour l'un ou pour l'autre, alors il crée des oeuvres « hybrides ». La frontière entre les deux médiums n'a plus de raison d'être dans son art, puisqu'il crée invariablement en s'appuyant sur la technologie, que ce soit avec un ordinateur, Internet ou des logiciels. Il explique : « Les oeuvres issues de la série des Digital Stretcher Studies sont des peintures dont la technique de surface est inspirée du Suminagashi [technique ancestrale japonaise de papier marbré] et la forme résulte d’expérimentations digitales sur un logiciel de 3D sur lequel je modélise un châssis de peinture basique (rectangulaire). Grâce à la création volontaire d'un bug sur le logiciel, ce model 3D se déforme et devient le prototype de la forme en bois que je recrée dans le réel pour tendre la toile. »

Ensuite, il étend cette toile sur une table qu'il a créée spécialement afin de l'immerger dans l'eau et travaille la surface avec des pigments acryliques, d'où cette sensation troublante d'une abstraction numérique ou d'une matière que l'on ne pourrait identifier. Il va au-delà de la question de la déconstruction des éléments constitutifs de la peinture que pouvaient poser les artistes du groupe Support(s)/Surface(s) dans les années 1960. Il repense sa forme qui n'est plus une simple toile tendue sur un châssis en deux dimensions. Une toile « augmentée » !

Un hommage à Georges Lucas...

Ici, cette sculpture/peinture pourrait d'ailleurs être tirée d'un film de science-fiction. Son apparence comme son titre (Digital Stretcher Studies XX6b) racontent une histoire qui y ressemble : la série est un clin d'oeil au film culte THX 1138 de Georges Lucas sorti en 1971, vision futuriste angoissante où les être humains sont privés de toute liberté et placés sous des camisoles chimiques. On les a déshumanisés jusqu'à leur donner des noms combinant lettres et chiffres.

Cette série, qu'il a commencée au cours de ses études à la Central Saint Martins School de Londres, « est aussi la représentation de mes recherches qui se portent autour du concept du transhumanisme, de la création de ponts entre artiste/machine, de la compréhension de l’acte artistique dans l’aléatoire et l’accident avec pour analogie le bug / glitch ou crash dans le logiciel. »