Pourquoi un Montrouge Paris Guitar Festival ?

De la guitare manouche au festival de la guitare... Montrouge tient la corde !

Créé pour que perdure la tradition de guitare manouche à Montrouge, le Festival Guitare au Beffroi a plus que rempli son rôle. Il est même devenu un événement reconnu sur la scène française. Désormais baptisé Montrouge Paris Guitar Festival, il s’apprête à investir la ville pendant toute une semaine.

Né à Paris mais installé à Montrouge, le guitariste de jazz Patrick Saussois ne savait pas, en lançant la Nuit du jazz manouche, qu’il allait avoir un tel impact sur la vie culturelle de sa ville d’adoption… Dix ans après sa mort, le festival de guitare animé par son ami Jean-Michel Proust est devenu l’un des principaux temps forts de la vie culturelle montrougienne. Un événement de portée internationale, qui réunit chaque année des artistes européens, africains, américains, asiatiques… Mais le Montrouge Paris Guitar Festival est bien plus qu’un simple rendez-vous permettant au public d’assister à une série de concerts.

Une exposition, des démonstrations, des ateliers-rencontres, des conférences, des salles d’essais, des zones de test proposent un panorama sans équivalent. Les amoureux de belles guitares découvrent ainsi des professionnels venus d’Allemagne, de Suède, d’Espagne, d’Australie, de Nouvelle-Zélande, des États-Unis… Le mieux, c’est encore d’en parler avec deux fervents défenseurs de ce « noble art » : Étienne Lengereau, le Maire de Montrouge, et Jean-Michel Proust, le directeur artistique du Festival…

"Notre tempo ? Embarquer toute la ville !" - Etienne Lengereau, Maire de Montrouge

Qu’est-ce que le Montrouge Paris Guitar Festival apporte à la ville ?

Étienne Lengereau : Il met en exergue notre volonté d’embarquer toute la ville, de faire participer toute la population au travers d’événements forts. Une politique culturelle doit reposer sur le partage et le Montrouge Paris Guitar Festival est par essence un événement à vocation populaire. Un événement voué à être partagé par le plus grand nombre. Il s’adresse à tous ceux qui, de près ou de loin, s’intéressent à la guitare et qui sont heureux de s’impliquer dans l’organisation et la participation à cet événement.

Un événement populaire et professionnel en même temps, c’est le défi du festival ?

E. L. : Oui. Il est déjà devenu l’un des plus grand rendez-vous français exclusivement dédié à la guitare. Cette année, par exemple, 70 luthiers venus de toute la planète seront au rendez-vous… Mais, le premier objectif étant d’embarquer tous les Montrougiens, notre ambition est de mettre toute la ville à la guitare pendant une semaine.
Cela doit vraiment être un événement partagé par le plus grand nombre. Nous voulons que le Montrouge Paris Guitar Festival soit un grand festival populaire et grandisse, année après année, au même titre que le Salon d’art contemporain de Montrouge.

Pourquoi avoir choisi la guitare pour porter cette ambition ?

E. L. : En premier lieu, parce qu’il y a dans notre ville cette tradition de la guitare qu’a su installer Patrick Saussois.
Ensuite, parce qu’il n’y a pas d’instrument plus populaire que la guitare, pas d’instrument plus facile à transporter et à partager. On peut jouer au coin du feu, dans un restaurant, dans une grande salle… C’est un peu l’instrument universel. Celui qui incarne à la perfection notre volonté de mettre toute la ville en mouvement et en fête.

Aujourd’hui, nous en sommes encore au début de l’aventure.
Nous aimerions que demain tous les Montrougiens s’emparent de l’événement, comme cela peut être le cas à Avignon ou à Arles pendant leurs festivals respectifs. Il faudrait que ce soit à terme une fête de la musique tout au long de la semaine du festival.

"La spécificité ? Etre organisé autour d'un instrument" - Jean-Michel Proust, directeur artistique du Festival

Qu’est-ce qui a donné l’idée de créer le Festival Guitare au Beffroi en 2013 ?

Jean-Michel Proust : C’est la conjonction de plusieurs facteurs. À commencer par la fidélité à Patrick Saussois, mon ami, qui avait créé les Nuits Manouches, il y a plus de 15 ans, et qui m’avait demandé d’en être le maître de cérémonie. Ensuite, c’est bien entendu mon goût pour la musique, bien que je ne sois pas guitariste mais saxophoniste.
Nous avons choisi de faire un festival qui ne s’adresse pas uniquement à la musique Manouche, mais qui soit ouvert à tous les styles : le manouche, le jazz, le classique, le rock, le folk, la chanson française…
Enfin, c’est le cadre. Pour moi, un festival c’est avant tout un lieu. Et le Beffroi est magique. Il offre tellement de possibilités. Ma réflexion m’a amené à penser que ce lieu pouvait accueillir un grand événement musical. Comme il y avait une place à prendre sur le marché de la guitare et que Montrouge pouvait revendiquer une véritable légitimité sur ce créneau, j’ai proposé ce projet à la Municipalité.

Qui vous a immédiatement soutenu ?

J.-M. P. : Dès l’origine avec Jean-Loup Metton, et de la même manière avec Étienne Lengereau, ma relation avec la Mairie de Montrouge a été empreinte de complicité.
Nous avons une véritable compréhension des attentes de l’un et de l’autre. Un véritable enthousiasme aussi à l’idée de travailler ensemble et la même volonté d’ouvrir l’événement aux Montrougiens.

En quoi ce festival est-il différent des autres ?

J.-M. P. : Ce qui en fait sa spécificité, c’est avant tout qu’il est organisé autour d’un instrument et pas d’un style. En revanche, nous abordons l’instrument dans toutes ses dimensions. Ainsi, pour renforcer l’attrait du festival, nous avons ouvert un nouvel espace que nous appelons Salon des guitares de légende. Résultat, nous attirons un public de connaisseurs. L’année dernière, Francis Cabrel est venu spécialement pour les guitares Jacobacci. Cette année, nous présenterons les guitares Favino, qui ont été beaucoup utilisées par les manouches d’une part, et notamment Django et ses disciples, mais aussi par Georges Brassens. Nous aurons d’ailleurs une guitare sur laquelle il a composé et joué.