François Zdenek Eberl, Joueurs d’échecs II

Un face à face engagé entre deux hommes

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{ François Zdenek EBERL - Huile sur toile, 81 x 62 cm (1925) }

François Zdenek Eberl

Dates
1887 - 1962

Sa vie
Peintre figuratif de l’École de Paris. De son vivant Eberl est un artiste qui compte.

Ses expositions
Près de 200 expositions - Salon d’Automne, Salon des Indépendants, galeries renommées.

Ses peintures
Il signe 700 peintures à l’huile sur une carrière qui couvre cinq décennies.

Après sa mort
Seule une dizaine d’expositions lui sera consacrée. La plus récente s’est tenue en 2006 au musée des Beaux-Arts du Québec

Prague, 1903. Frantisek Zdenek Eberl, âgé de 16 ans à peine, entre aux Beaux-Arts de la ville qui l’a vu naître.

Le jeune artiste arrive à Paris en 1912, et expose dès l’année suivante dans les salons parisiens. Mais la guerre éclate et Eberl s’enrôle dans l’armée française. À son retour, il s’installe à Montmartre et se lie d’amitié avec Picasso, Modigliani, de Vlaminck. Il vit alors ses années les plus folles. Sa carrière s’accélère, encouragée par Berthe Weill, une marchande d’art parisienne réputée. Les expositions individuelles s’enchaînent, tandis que sur le plan personnel la vie d’Eberl s’emballe. Avec sa femme danoise, il intègre la Bohème parisienne excentrique et mondaine. Il s’entoure d’animaux domestiques exotiques (lion, crocodile…), devient pilote de course chez Bugatti, et organise des expositions à l’international.

En 1925, il signe deux peintures respectivement nommées Les joueurs d’échec I et II. La première toile présente une partie d’échec engagée sur les toits de Paris.
Un joueur fait face, ses traits rappellent ceux de l’artiste lui-même. Le tableau a été exposé au Salon des Tuileries. La Ville de Montrouge détient la deuxième toile. Un face à face engagé entre deux hommes qui se ressemblent étrangement ; visages anguleux et cheveux peignés vers l’arrière. Perspective en légère plongée, costume cravate, regards et têtes baissés, bras croisés…
Silence. Eberl aimait peindre les gens assis à une table de terrasse, de bistrot ou, comme ici, une table de jeux.

En 1928, Eberl est nommé au titre de Chevalier de la légion d’honneur.
Artistiquement, il se distingue pour ses portraits de femmes et pour ses nus sensuels.
Mais ses thèmes de prédilection exaltent avant tout le folklore parisien. Ses scènes de rues, des cabarets aux bordels, sont des odes à l’atmosphère populaire d’alors.