Georges Rousse, Sans titre

Aujourd’hui internationalement renommé, Georges Rousse remporta en 1989 le Prix de dessin du Salon de Montrouge et l’une de ses oeuvres réalisées en 1982, est entrée dans la collection d’art municipale

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Georges Rousse, artiste français, a exposé à travers le monde, en Europe, en Asie, aux États-Unis, en Amérique latine, etc. Il a participé aux biennales de Paris, Venise, Sidney. Il est représenté par des galeries européennes et à New York.
1983 : Villa Médicis « Hors les murs » à New York
1988 : Prix ICP (International Center of Photography), New York
1989 : Prix de dessin du Salon de Montrouge
1993 : Grand prix national de la photographie

Georges Rousse est un photographe plasticien contemporain. Une pratique qui se situe à la croisée des médias artistiques. Aujourd’hui internationalement renommé, Georges Rousse remporta en 1989 le Prix de dessin du Salon de Montrouge et l’une de ses oeuvres réalisées en 1982, est entrée dans la collection d’art municipale.

En 1982, Georges Rousse a 35 ans. « Mon tout premier geste était figuratif. J’ai osé la peinture avec le mouvement de la figuration libre, alors naissant »*, se souvient-il. Des compositions figuratives peintes à même les murs dans des lieux abandonnés. « Au départ, la photo était pour moi un outil de mémoire qui enregistrait le réel mais j’ai compris à travers le Land art qu’une action plastique pouvait se dérouler quelque part et être montrée par la photographie*».
En 1982, se tient sa première exposition de photographies à la Biennale de Paris. Progressivement, son travail évolue vers une abstraction totale donnant lieu à des clichés surprenants où les formes géométriques géantes viennent se mêler au lieu de se superposer. Un jeu de trompe-l’oeil. Suivant le principe de l’anamorphose, son travail s’organise à partir d’un unique point de vue, celui de l’objectif photographique.

Un lieu habité

« Je visite un bâtiment. À un certain endroit, je m’arrête parce que je perçois dans l’espace des choses qui m’intéressent. Je vois la lumière. Je cherche souvent l’incidence de la lumière sur l’architecture. J’observe la complexité des volumes dans le lieu ».*
Un mur éventré, le sol béant qui crache ses entrailles de béton armé. Sur le fond d’un mur rapidement recouvert à la peinture blanche où les contours des parpaings transparaissent, un homme dévêtu ou en short court est figuré. Cet homme se tient droit, debout sur une jambe, l’autre jambe s’arrête au genou. Il semble à la fois flotter et s’avancer vers nous. Cet homme court-il ? - ce qui expliquerait sa jambe droite repliée. Ou bien au contraire est-il statique, amputé ? Les objets : bassine, bouteille d’huile, boîte de conserve, posés au sol telle une nature morte servent de repères et permettent d’estimer qu’il s’agit d’un homme peint à taille réelle autant que de comprendre que le lieu est habité.

Un jeu de raccords de lignes

« Quelques-unes des oeuvres anciennes marquent le passage de la figuration aux formes géométriques et montrent des problématiques constantes comme l’élargissement de l’espace, ou l’importance de la lumière. »* Ici, le sol éventré ouvre sur deux niveaux de construction architecturale. L’entrée de lumière arrive de face par la large bande hachurée de fenêtres latérales. La ligne haute des fenêtres se prolonge dans le mur en s’ajustant à la délimitation d’un parpaing. La fenêtre entre discrètement dans le mur. La brisure du mur dessine le relief du torse et descend jusqu’à l’aine, au commencement des cuisses.
Cette même brisure remonte sur l’oeil droit de la figure peinte. Le mur entre en plein dans l’homme. Cet homme figure-t-il l’âme du lieu ? Le gardien du temple, son pilier ?

* Propos tirés d’un entretien avec Georges Rousse au printemps 2011 par Item (Institut des Textes et Manuscrits Modernes) représenté par Monique Sicard, Pierre-Marc de Biasi, Aurèle Crasson