Paul Léon Félix Schmitt, Vue lointaine de Montrouge

Vue lointaine de Montrouge est une des œuvres que vous pouvez apprécier à l'Hôtel de Ville de Montrouge. Un tableau emblématique de l’histoire de notre ville

Voir l'image en grand

{ Paul Léon Félix Schmitt, Vue lointaine de Montrouge, 1900, Huile sur toile. }

PAUL LÉON FÉLIX SCHMITT (1856, PARIS – 1902, PARIS)

Peintre qui étudia sous Antoine Guillemet et exposa au Salon de Paris, à partir de 1879, puis au Salon des Artistes français. Il obtint une médaille de troisième classe en 1888, et une médaille de bronze à l’Exposition universelle de 1889. Il peignit principalement des vues des bords de l’Oise et de Paris. Ses oeuvres fi gurent aux collections du musée des Beaux-Arts à Rennes, Amiens, Gray, Clermont-Ferrand, ainsi qu’au Petit Palais à Paris. Ses peintures à l’huile de moyen format sont estimées entre 400 et 700 €.

Tout à la fois imposante et contenue. Imposante par sa taille et sa localisation, cette fresque de deux mètres et demi sur cinq est installée en plein coeur de l’Hôtel de Ville, magnifiée en son escalier d’Honneur. Conçue par Paul Schmitt dans une gamme de coloris demi-tons, la composition laisse place au vide d’un paysage presque monotone. Elle reflète une vision contemplative où le temps paraît s’épaissir pour s’arrêter. Mais à celui qui accepte de suivre l’atmosphère singulière qui se dégage de cette vue d’ensemble pour observer d’un peu plus près certains détails présents sur la toile, celui-là passera la porte du temps pour revenir à l’orée du XXe siècle, alors que Montrouge est encore campagne.

La roue du temps et des carrières

La partie gauche de la toile est sourde, grise, teintée de mauve, il ne se passe rien. Il y a cette roue qui appelle l’oeil par le graphisme de ses effets contrastés, par la précision de ses lignes. Un point de focal. Des blocs de pierre blanche alignés. On comprend qu’il s’agit d’une carrière. Le lieu serait-il abandonné ? Rien ne le précise. Pas âme qui ne survienne à l’horizon. Pourtant, cette roue rend hommage aux hommes, aux habitants de Montrouge. À tous ses carriers – et ils furent nombreux — à l’instar du premier Maire de notre ville, François Ory, qui ont écrit son histoire. Car Montrouge recèle en ces sols de calcaires très recherchés dont le coquillier, un calcaire très dur largement utilisé en construction.

Les monts rouges

Si on s’approche du panneau pour mieux sentir la touche du peintre, l’impression de trouble, de terre mouillée se confirme. Les coups de pinceaux laissés visibles sont comme de l’argile étalée. Montrouge contient dans son nom ce que figure cette fresque : le « mont » d’une ville située sur un plateau légèrement surélevé qui culmine à 78 mètres (entre les vallées de la Seine et de la Bièvre) et le « rouge » à rapprocher du terrain argileux du lieu, rougeâtre par endroits.
À droite, le ciel est clair. Au loin sur la ligne d’horizon la fine bande lumineuse de la ville avance comme l’écume d’une vague.