Montrouge grand angle

Bien manger, le code a changé

Les bonnes lettres de la table

Comme dans bien d’autres domaines, les nouvelles tendances et exigences du Bien manger apportent leurs expressions, synonymes d’une alimentation plus responsable. Des codes qui résonnent jusque dans les assiettes montrougiennes ! Révisons alors nos fondamentaux en… Abécédaire.

A comme AOP/AOC

Qu’est-ce l’Appellation d’Origine Protégée ou AOP ? Elle désigne un produit dont toutes les étapes de production sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une même aire géographique, qui donne ses caractéristiques au produit. Il s’agit d’une appellation qui protège le nom du produit dans toute l’Union européenne. Ainsi, s’il existe de nombreuses marques de lentilles, par exemple, toutes ne peuvent pas se revendiquer du Puy !

L’Appellation d’Origine Contrôlée ou AOC a, elle, été créée dans le but de lutter contre les contres-façons au départ sur le marché du vin et des eaux-de-vie. Son champ s’est ouvert à l’ensemble des produits agricoles et alimentaires en 1990. L’AOC désigne des produits répondants aux critères de l’AOP et protège la dénomination sur le territoire français.

B comme BIO

Entre le naturel et le bio, votre cœur balance ? Sachez que l’un et l’autre se rapprochent, mais ne se ressemblent pas tout à fait. En réalité, c’est une affaire de labellisation. Les produits dits « nature » sont ceux où l’on tente de remplacer les ingrédients synthétiques par des naturels ou végétaux. Ils sont alors composés essentiellement d’ingrédients biodégradables, mais peuvent contenir des éléments non autorisés dans les chartes bio !

Les produits bio, eux, répondent à une certification stricte : leur charte impose un pourcentage minimum d’ingrédients issus de l’agriculture biologique. La législation européenne exige aucune utilisation de produits chimiques de synthèse (pesticides, engrais, désherbants…), aucun emploi d’organismes génétiquement modifiés (OGM), le respect du bien-être animal (transport, conditions d’élevage, abattage…) et au moins 95 % des ingrédients issus de l’agriculture biologique dans les produits transformés.

C comme CIRCUIT-COURT

C’est LE mot dont on parle beaucoup aujourd’hui. Mais c’est quoi un circuit-court ? Selon la définition gouvernementale, il s’agit d’un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire. Cette vente peut prendre plusieurs formes : à la ferme, sur les marchés locaux, par correspondance, dans la restauration, chez des commerçants, des coopératives de vente… La notion intègre aussi une notion de distance et de transport entre le point de production et le consommateur. L’enjeu ? Il est multiple. Il concerne évidemment la dimension qualitative des produits. Il est aussi écologique, puisque cela permet de réduire l’empreinte carbone liée aux transports de marchandises. Il est enfin social, car le circuit-court permet de (re)créer du lien entre les producteurs et les consommateurs. Cela contribue à mieux comprendre ce que l’on met dans son assiette et son corps. Non ?

E comme ENSEMBLE

À Montrouge, la Mairie croit beaucoup à la sensibilisation à la question du Bien manger et à la notion de partage. Au même titre que le sujet de la végétalisation ou de l’agriculture urbaine. Régulièrement, des animations et des ateliers sont organisés et proposés aux Montrougiens. Cela a été le cas, en octobre dernier, à l’Espace Colucci où des Animations culinaires en famille (un enfant accompagné d’un adulte) ont été mise en œuvre dans le cadre de la Semaine du Goût® par le Centre communal d’action sociale Au menu ? Un atelier cuisine pour confectionner un repas et un atelier pour réaliser un goûter. Parce que Bien manger, c’est aussi une approche collective.

G comme GASPI

Saviez-vous qu’en France, 150 kg par personne et par an de nourriture jetée à la poubelle ! Cela équivaut à un total de 10 millions de tonnes de nourriture par an, soit 16 milliards € en valeur théorique et 15,3 millions de tonnes équivalent CO2. On comprend aisément que la lutte anti-gaspi soit un levier d’action pour les collectivités, à l’image de la démarche de la Mairie notamment dans ses cantines scolaires. Sur le plan national, cela concerne toute la chaîne alimentaire : du producteur au consommateur. D’ailleurs, depuis le 11 février 2020, l’objectif national est de réduire le gaspillage alimentaire : d’ici 2025, de 50 % par rapport au niveau de 2015 dans les domaines de la distribution alimentaire et de la restauration collective ; et de 50 %, d’ici 2030, par rapport au niveau de 2015 dans les domaines de la consommation, de la production, de la transformation et de la restauration commerciale.

Source : ministère de l’Agriculture

L comme LABEL

Les labels agricoles existent en France depuis 1960, pour marquer une volonté de certains agriculteurs de se distinguer par des conditions d’élevage, de production et de fabrication de qualité supérieure, en phase avec certaines traditions agricoles. L’un des plus emblématiques est bien sûr « Label Rouge » : les produits qui peuvent en bénéficier sont les denrées alimentaires et les produits agricoles non alimentaires et non transformés. C’est le poulet des Landes qui obtient le 1er Label Rouge de l’histoire alimentaire, en 1965. Depuis ce label s’est « démocratisé » pour s’ouvrir à nombre de produits : fruits, légumes, farines, fromages, viandes blanches et rouges, etc.

P comme PÊCHE DURABLE

En poissonnerie ou, parfois, sous vide dans les supermarchés, le poisson issu de la pêche durable s’identifie en autre par son petit logo bleu surmonté d’un… poisson. Pour obtenir ce label, il faut respecter trois principes : assurer la pérennité des espèces dans l’océan ; respecter les quotas de pêche notamment pour les poissons qui se raréfient, selon les zones géographiques du globe ; respecter l’écosystème marin pendant la pêche. Qu’est-ce que cela implique ? Il s’agit d’être attentif à la géographie des pêches pour consommer mieux, refuser certaines pratiques qui ont un impact nocif sur l’environnement marin (usage de chaluts de fond et de drague par exemple). Enfin, la pêche durable doit assurer la pérennité de l’activité des pêcheurs alliée à une pratique professionnelle responsable.