Il était une fois... le cimetière de Montrouge

Cette année, le cimetière de Montrouge célèbre ses 200 ans ! Et oui, un bicentenaire.
Édifié en 1821, de l’autre côté du périphérique, dans le 14e arrondissement de Paris, il avait été déménagé dans l’objectif de s’agrandir. « Petite(s) » histoire(s)…

Il fut un temps...

Le cimetière de Montrouge n’a pas toujours été à Paris ! Non, il a d’abord été installé autour de l’église paroissiale, qui se situait à l’angle de l’Avenue de la République et de la rue Gabriel Péri (ex-Grande-Rue) : en lieu et place de l’Eglise Saint-Jacques le Majeur et du parvis actuel du métro.

Mais en 1804, un décret de Napoléon, fixant les conditions d’inhumation et les règlements des cimetières, a prescrit que ces derniers devaient être établis à l’écart des maisons pour des raisons d’hygiène. Dans le même temps, le cimetière était devenu trop petit, au regard de la population qui grandissait. Il a donc été décidé de reconstruire ailleurs l’église qui tombait en ruine, et de déplacer le cimetière.

En évolution...

Le projet d’un nouveau cimetière est voté en Conseil municipal en 1819. C’est alors que la Municipalité fait l’acquisition d’une partie des terrains sur lesquels il se trouve aujourd’hui. Les restes des notables enterrés près de l’église ont été déplacés, et dès 1820, une première concession a été ouverte.

Cependant, la population de Montrouge a continué de s’accroître et des agrandissements successifs ont été nécessaires : en 1841, en 1877, en 1885 (période à laquelle va se construire le cimetière de Bagneux), puis en 1905 et en 1912. Pour enfin trouver ses limites actuelles avec la construction du périphérique.

Une crypte, un portail monumental...

L’architecte Henri Decaux, à qui l’on doit le Beffroi de Montrouge (1933) réalise, en 1924, une entrée monumentale pour le cimetière ainsi qu’une crypte. Le cimetière de Montrouge est le seul en petite couronne à en avoir une.

Henri Decaux répondait pourtant à un décret imposant que « les restes des personnes exhumées de caveaux perpétuels, mais abandonnés, doivent être conservés dans un ossuaire. »

Des maires, des héros, des artistes...

Le cimetière de Montrouge est aujourd’hui relativement connu. Certains se souviennent peut-être des obsèques télévisées de Coluche en 1984. Son ex-femme, Véronique Colucci l’y a rejoint en 2018.

Mais de nombreuses autres célébrités y sont inhumées : Michel Audiard, le peintre Nicolas De Staël ou encore Henri Queffelec.
Différents maires de Montrouge aussi tels que François Ory, Emile Cresp, Louis Rolland, Hippolyte Mulin, Henri Ginoux y ont leur place. Bien entourés désormais par une faune et une flore mûrement choisies, plus que jamais en mouvement.