Dorian Migliore, le mélange de l’Art nouveau et du tattoo

La têtière du numéro 143 du Montrouge Mag' a été confiée à Dorian Migliore.
On y découvre son univers graphique à la fois épuré et décoratif, géométrique et monochrome, où se rencontrent les influences des affiches d'un Mucha de la fin du XIXe siècle et la culture tattoo. Un sacré mix pour des images percutantes.

Sa carte blanche

Dorian Migliore

Dorian Migliore est graphiste, mais pas que ! Il est aussi réalisateur vidéo, créateur sonore pour des spectacles de danse, musicien et il a créé une agence de communication à Montrouge.

Difficile de l'enfermer dans une case donc… Il lui est impossible de déterminer si un domaine est plus prégnant qu'un autre, car c'est cette richesse et ces allers-retours incessants entre les différents secteurs qui le nourrissent et le stimulent. « Je ne pourrais pas créer la même chose sans l'un ou l'autre domaine, ils sont complémentaires, ils font partie de ma personnalité et de ma relation à l'art », détaille-t-il. « Je travaille dans le graphisme, le mouvement et les positions des corps, les questions d'équilibre, d'espace, de pleins et de vides, des notions que je transpose dans la musique, avec le silence et les orchestrations par exemple. Le vocabulaire que j'emploie devient commun : je parle de lisser, granuler ou texturer un son. On peut donner de l'air à une composition graphique comme dans la musique. Tout cela est indissociable pour moi. »

Un univers graphique rétrofuturiste

Côté graphisme justement, son identité visuelle est telle qu'on le reconnaît au premier coup d'oeil. La ligne est inspirée à la fois des affiches de la fin du XIXe siècle – avec la figure emblématique de Mucha – et de l'Art déco, avec une ornementation qui en découle directement. Il y a toujours un cadre avec des frises géométriques ou des motifs décoratifs issus du répertoire végétal de l'Art nouveau. Les aplats monochromes renvoient quant à eux à la culture du tatouage qui, à l'origine, privilégie les noirs et les gris.

Parmi les artistes contemporains desquels il se réclame, il cite immédiatement des tatoueurs, le collectif Bleu Noir Tatto et Caroline Karenine, ou le graffeur SupaKitch. S'il conçoit un univers rétrofuturiste élégant et délicat, il place au coeur de ses compositions des femmes en mouvement, un peu pin-up ou ultra sérieuses. « J'intègre des produits de consommation courante que je détourne ; je décline des citations ou des expressions que je me réapproprie et que je mets en scène dans une esthétique rétro ». Bientôt, on pourra voir fleurir ses affiches sur les murs dans la rue, « dans le contexte originel de l'affiche qui avait une vocation publicitaire », conclut-il.