Xuefeng Chen, Poupées chinoises

Mélanger des pratiques ancestrales et la création contemporaine

Poupées chinoises, Xuefeng Chen

Xuefeng Chen

Naissance :
Xuefeng Chen naît en 1975 à Kunming, dans le Yunnan.
Elle passe toute son enfance dans cette campagne chinoise jusqu'en 2001. Elle s’installe en France en 2003.

Études :
Elle est diplômée de l'École des Beaux-Arts du Yunnan en 2000 et de l'École Supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg en 2006.

Actualité :
Plusieurs expositions sont en cours de préparation (à suivre sur son site Internet) et elle poursuit son projet Bô, le jardin imaginaire, commencé en 2018 à Villars-Fontaine, à la croisée du Palais du Facteur Cheval et du Jardin des Tarots de Niki de Saint Phalle. Un musée à ciel ouvert.
Elle vit et travaille à Lyon.

xuefengchen.fr
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Deux personnages nus chevauchent un animal disproportionné à la gueule souriante hérissée de dents pointues, qui pourrait être tout droit sorti du film La Science des rêves de Michel Gondry. On y retrouve la même gaieté et la même naïveté. Cet homme et cette femme sont façonnés avec une simplicité presque enfantine, éclairant le titre de cette oeuvre : Poupées chinoises.

Comme l'explique Xuefeng Chen : « Cette poupée douce et blanche renvoie à la naissance et à l'enfance, point de départ pour questionner la façon dont l'identité se forge en grandissant. On mène une bataille entre les codes imposés par la société, le poids des interdits, la règle et le besoin de s'en défaire pour se connaître soi-même et s'épanouir ».

L’artiste chinoise témoigne ainsi de la difficulté de se débarrasser de ce carcan écrasant et sclérosant, qu'elle comprend peut-être mieux grâce au recul qu'elle a pris sur son pays depuis son installation en France en 2003.

Mélanger des pratiques ancestrales et la création contemporaine

« Depuis 2009 et le début de ma carrière artistique, mon travail croise deux cultures, celle du chamanisme de mon Yunnan natal et celle associée à la création contemporaine », explique-t-elle. Cette confrontation la pousse à intégrer la broderie à sa pratique, un savoir-faire traditionnel que les femmes du village de Xuefeng Chen pratiquaient réunies aux pieds des arbres. Là, « on entendait parler de légendes autour des fleurs, des oiseaux, des motifs d’animaux, et des symboles ethniques sur ces broderies colorées. »

Ainsi, elle renoue avec ses origines en tant qu'artiste déracinée, mais abolit également les frontières que l'on dresse souvent artificiellement entre artisanat et art.
Une manière également de déployer un vocabulaire plastique traduisant cette universalité qu'elle souhaite exprimer et qui plonge ses racines dans la nature. Une oeuvre qui fait du bien.