Jardins partagés : le plaisir de cultiver en ville - Reportage au Jardin de la Vanne

La ville de Montrouge abrite déjà 8 jardins partagés pour développer l’agriculture urbaine citoyenne. En pleine terre ou en bacs, ces espaces destinés aux particuliers et jardiniers amateurs, membres d’associations montrougiennes, apportent une vraie une bouffée d’oxygène. Reportage au jardin de la Vanne en 2020.

« Je suis fière de participer à cet élan de végétalisation urbaine », raconte Anne-Sophie, membre de l’association du jardin partagé de la Vanne. Cet espace vert de 420 m² situé rue de la Vanne, dans le quartier Est de Montrouge, est divisé en 39 parcelles individuelles de 6 m² et compte un espace collectif de 20 m². Pour son deuxième été, le jardin a vu fleurir toutes ses parcelles… Il faut désormais s’inscrire sur une liste d’attente pour obtenir un espace !

Une dynamique locale et positive

Ici, chacun fait pousser ce qu’il souhaite. Les membres de l’association se rassemblent autour des joies du jardinage et du plaisir de consommer des produits frais de qualité. L’association met à disposition des outils communs achetés à l’aide des 30 euros de cotisation annuelle, ainsi qu’un récupérateur d’eau de pluie et un compost. Chaque parcelle est différemment agencée et cultivée ; les jardiniers ont pour contrat d’entretenir correctement leur espace s’ils souhaitent le conserver.

Un lieu de rencontre et de partage

Le jardin de la Vanne est devenu un lieu de rencontre et de partage et un des symboles du retour de la nature dans la ville. Les membres de l’association échangent régulièrement des recettes et des semis de culture. Lorsque quelqu’un quitte Montrouge pour un temps, il n’a qu’à signaler son absence avec un drapeau rouge et les autres jardiniers prennent le relais pour arroser ses cultures ! En près de deux ans d’existence, le jardin de la Vanne a déjà constitué un riche terreau social local qui répond aux réalités de terrain dans la cité.

Un espoir écologique

« Ces jardins sont une bouffée d’oxygène dans la ville, ils permettent de respirer » raconte Céleste, venue entretenir sa parcelle. L’agriculture urbaine, via les jardins partagés, tend à promouvoir une action écologique concrète. Les Montrougiens se réapproprient des espaces jusque-là non utilisés en ville, et contribuent à produire une alimentation saine et locale. Chacun apprend au quotidien, et peut découvrir de nouvelles plantes, « nous réfléchissons à l’organisation de nos parcelles, en se posant la question de la respiration des sols », explique Nicolas, ravi de pouvoir cultiver la terre en milieu urbain.

Les jardins partagés sont bien reçus par les Montrougiens, qui espèrent voir s’étendre cette pratique. La graine est plantée, il est temps qu’elle pousse !

Témoignages

Céleste, Coach bien-être de jeunes intermittents

« Je peux voir mon jardin directement depuis ma fenêtre, j’essaye de venir un jour sur deux. Je cultive des tomates, des courgettes et des aubergines mais également des aromates avec du basilic, de la ciboulette, du thym et de l’origan, et aussi des fruits, notamment des groseilles.
J’apprends à cultiver la terre au fur à et mesure, à partir d’essais et d’expériences. Au jardin il y a une bonne dynamique d’entraide, on s’entend bien, on partage nos plans, nos conseils, on échange des boutures et on se relaye pour arroser. Je pense qu’il s’agit d’une superbe initiative permettant de recréer du lien dans les quartiers, un ‘’Montrouge vert’’ qui donne envie de rester dans une ville où il fait bon vivre ».

Nicolas, Maître d’hôtel extra

« Ça fait du bien de s’occuper en travaillant la terre, c’est un moment de décompression après le travail. Il n’y a pas de limite, on peut tout faire pousser si on respecte une démarche de saisonnalité.
Je cultive du poivron, du piment, de l’aubergine, de la tomate ananas, des blettes, des carottes ou encore des radis. J’ai également des fraises et des framboises. En plus d’embellir la ville, les jardins créent du lien social, c’est un lieu d’échange et de partage qui permet de ramener de l’humain dans les grandes villes. Il faut arriver à plus de vert en milieu urbain, j’ai quitté ma précédente ville car ce n’était pas assez vert autour de chez moi ».

Anne-Sophie, post productrice dans une agence de pub

« Comme j’habite à côté, je peux me rendre sur place 3 à 4 fois par semaine. Cette année, j’ai des tomates, du poivron, des cornichons, de la roquette, des courgettes, des concombres, des courges et des blettes. J’aime me réapproprier ce que je mange. Je cuisine beaucoup à partir des aromates de mon jardin, du basilic, de l’origan, de la ciboulette ou du persil, si bien que je n’ai plus besoin d’en acheter. Pour moi, entretenir ce jardin est un défi intellectuel, il s’agit de rentabiliser 6m² en recréant un écosystème.
Je fais beaucoup de tests, j’ai planté des capucines pour attirer les pucerons et éviter qu’ils aillent sur mes tomates. J’ai planté des bourraches afin d’attirer les abeilles qui aiment venir butiner, mais cela peut également se manger ou servir d’engrais ».