Le carillon du Beffroi

  1. Le Beffroi et son carillon

    2, place Emile Cresp
    Montrouge

    Situer sur le plan

  • 49 cloches
  • 239 kg pour la plus grosse
  • 6,1 kg pour la plus petite
  • 2 225 kg de poids total
  • 4 octaves chromatiques couvertes (soit 49 cloches de do 4 a do 8)

Perché en haut du Beffroi, avec ses 49 cloches, le carillon de Montrouge est depuis avril 2019 le plus grand d’Île-de-France !
Une 1ère place obtenue grâce à une collaboration entre la Ville de Montrouge engagée dans le développement de son patrimoine, l’association Les Amis du carillon de Montrouge (AMICAM) et ses carillonneurs Régis Singer et Jean-Louis Voiland.

  • 1934 : Installation d’une cloche au Beffroi
  • 1999 : Inauguration du carillon avec 27 cloches
  • 2015 : Installation de 3 cloches grâce au mécénat d’entreprises montrougiennes
  • 2019 : Installation de 19 cloches grâce à une souscription auprès des particuliers montrougiens.
    Le carillon est complet !

Un peu d'histoire

Entre 1934 et 2000, le Beffroi de Montrouge a fait entendre à ses concitoyens le tintement de son unique cloche marquant les heures. C’est en écoutant le carillon de Bruges que Jean-Loup Metton, alors Maire de Montrouge, a eu l’idée d’en doter sa commune. Quel beau et retentissant symbole : l’acquisition d’un instrument millénaire pour marquer le passage à l’an 2000 !

Un héritage venu de loin

Les premières traces de l’existence de cloches remontent à la plus haute Antiquité. En Europe, tout au long du Moyen Âge, leur usage est d’abord religieux. Les chrétiens en installent dans les monastères puis dans le clocher des églises. Mobiles, actionnées par des cordes, elles battent à la volée et rythment la vie des fidèles.
Au XIVe siècle, un tournant s’opère. Le carillon, instrument civil, apparaît dans les Flandres avec l’édification des beffrois d’hôtels de ville dans les cités libres. Fixes et au nombre minimum de quatre, les cloches sont frappées à l’aide de marteaux. En réponse aux cloches de l’église, le carillon devient la voix de l’autorité civile, pour donner l’alarme, appeler à des manifestations publiques ou encore, pour faire danser et chanter le peuple.

Fruit d’une belle collaboration

Édifié en 1934, le Beffroi a attendu 1999 pour accueillir ses vingt-six nouvelles cloches, renouant ainsi avec la tradition des carillons des villes du Nord. Étienne Lengereau, actuel Maire de Montrouge a repris le flambeau pour compléter l’instrument. Une aventure de 20 ans, réussie grâce à la détermination de la Municipalité, à l’implication de l’association « Les Amis du carillon de Montrouge » et à la générosité des entreprises et des donateurs privés de la ville.
On trouve la trace de cette collaboration jusque dans le bronze des cloches. Y sont gravés, le blason de la Ville de Montrouge, le nom de tous les maires qui se sont succédé à Montrouge de 1790 à 1994, ainsi que celui des sept entreprises mécènes et d’une vingtaine de donateurs privés.

Une fabrication alliant le meilleur de la tradition et de la technologie

Deux fonderies françaises de renom, Paccard et Cornille-Havard, respectivement installées à Sévrier (74) et à Villedieu-les-Poêles (50) ont accompagné la Ville dans l’élaboration du carillon. Artisans du feu et du métal, la patience et l’expérience sont leurs alliées.

Un savoir-faire ancestral

De la conception aux finitions, le processus peut prendre des semaines. D’ailleurs, pour fabriquer une cloche, il faut d’abord faire trois moules ! Le plus petit, ou « noyau », forme le moule intérieur. La « fausse cloche » est un moule intermédiaire aux dimensions exactes de la future cloche. Le plus grand, appelé « carapace », constitue le moule extérieur et porte, en creux à l’envers, toutes les décorations qui apparaîtront à l’endroit et en relief sur la cloche définitive. Chaque étape réclame une précision extrême. Ainsi, sur l’outil appelé « planche à trousser », le fondeur trace le profil exact des trois moules qui détermineront la taille, le poids, la note et le timbre unique de la future cloche. Faite d’argile, de crottin et de fibres, la « recette » de ces moules est quasi inchangée depuis des siècles. Suit une série d’opérations permettant d’enlever la fausse cloche. Dans ce vide est coulé le bronze. Alliage en fusion composé de 78% de cuivre et de 22 % d’étain, porté à 1 200° C, il carbonisera le moule extérieur.

Une longue expérience et un zeste de haute technologie

Extraite de sa carapace, la cloche est sablée puis polie avant d’être définitivement accordée. Dès sa conception, la cloche possède une note déterminée dont il faut cependant affiner les sons harmoniques.
Accorder une cloche est une opération délicate effectuée une seule fois, car on peut abaisser une note en retirant du métal mais jamais en ajouter pour la rehausser.
Restées traditionnelles, les méthodes de fabrication intègrent néanmoins les techniques les plus modernes pour tendre à la perfection musicale. Le profil des cloches est calculé par informatique, les gabarits découpés au laser, la sonorité contrôlée via un analyseur de spectre électronique.
Cependant, de par son savoir-faire et son oreille, c’est l’accordeur qui choisit où et sur quelle profondeur il faut enlever du métal par meulage intérieur.

Le saviez-vous ?

Le nom carillon vient d’un mot de l’ancien français, lui-même issu du latin quaternio désignant un « groupe de quatre ».
À l’origine, un carillon comportait donc un ensemble d’au moins quatre cloches, consonantes entre elles.

Et bien sonnez maintenant !

Le carillon est l’un des plus imposants instruments de musique conçu par l’homme pour créer et interpréter des musiques, populaireres par excellence. Le carillonneur est donc un musicien public.

Un instrument de musique très singulier

Pour être appelé « carillon », il doit comporter au minimum 23 cloches. Chacune d’elles, accordée à une fréquence particulière, émet un son propre. À la différence du piano dont les notes s’interrompent au relevé des touches, les sons émis par le carillon continuent de se propager. Cela rend son jeu complexe mais lui donne toute sa puissance : portée par l’air, la musique du carillon est faite pour être entendue de tous, gratuitement !

49 cloches pour 4 octaves

Pour jouer du carillon, deux dispositifs existent : l’un à transmission mécanique, l’autre comme celui de Montrouge, à transmission électrique. Installé dans le Beffroi, le carillonneur interprète les pièces musicales en tapant sur les touches du clavier.
Chacune déclenche une impulsion électrique qui actionne le marteau de tintement de sa cloche.
L’installation de celles de Montrouge et la création du système électronique pilotant le carillon est confié à l’entreprise Mamias, spécialiste de l’horlogerie monumentale et de la sonorisation.
Désormais plus grand carillon d’Île-de-France, il couvre 4 octaves chromatiques complètes grâce à ses 49 cloches. Un nombre adapté à la taille du Beffroi et parfait pour accéder à un vaste répertoire.

4 octaves pour un répertoire infini

Aux carillons des cathédrales, les airs religieux. À ceux des beffrois, tout le reste... Encore faut-il distinguer deux usages. Au quotidien, les ritournelles sont jouées à heure fixe. Préenregistrées, ces courtes mélodies sont déclenchées de manière automatique grâce à l’horloge mère. Plus exceptionnels, les concerts interprétés en direct par les carillonneurs.
«Avec 27 puis 30 cloches, explique Régis Singer, nous pouvions déjà presque tout jouer. Même s’il fallait ‘traficoter’ pour pallier un manque dans les aigus. Avec l’ajout des 19 petites cloches, nous interprétons plus fidèlement tout ce qui nous chante.» Les carillons ayant un nombre de cloches variable, il faut toujours arranger les partitions, sauf lorsque des airs sont composés sur mesure.

Du Beffroi s’envolent tous les styles de musique : classique, variété, jazz, compositions originales... Le carillon de Montrouge n’en a pas fini de tintinnabuler lors des moments forts de la vie de la Cité.