Le Beffroi

  1. Le Beffroi et son carillon

    2, place Emile Cresp
    Montrouge

    Situer sur le plan

  • 8 salles de commission aux ambiances differentes
  • 10 000 m² pour les spectacles et les congrès
  • 2 salles de spectacle avec 971 places au total
  • 35 millions d’euros de travaux
  • 1 terrasse panoramique

Exposition "Le Beffroi des années 30"

Découvrez l'exposition "Le Beffroi des années 30"

Posé tel un immense point d’exclamation sur le grand bâtiment Art déco en briques rouges de Bourgogne, le Beffroi de Montrouge affiche fièrement ses 46 mètres de haut face à l’église Saint-Jacques le Majeur… dépourvue de clocher.
Un signe dans la ville qui, au son du carillon, semble nous inviter à découvrir ses salles de spectacles, de congrès et ses espaces d’exposition.
En un mot, à participer à la vie culturelle de Montrouge.

  • 1934 : Construction
  • 2008 : Début de la réhabilitation
  • 2012 : Inauguration du Beffroi

Un peu d'histoire

Construit en 1934 à l’initiative d’émile Cresp, alors Maire de Montrouge, le Beffroi nous parle à sa manière des changements sociaux et architecturaux de son époque.

Une architecture et des fonctionnalités dans l’ère du temps

Dans le sillage de la crise de 29, Émile Cresp souhaite répondre aux nouveaux besoins et attentes de ses concitoyens. Il réunit donc, dans un seul lieu, les services administratifs mais aussi les équipements culturels et mêmes sportifs avec, par exemple au sous-sol, des salles de boxe et de culture physique. Monumental, moderne et fonctionnel, le Beffroi incarne un socialisme municipal où tous les aspects de la vie de la cité cohabitent.
C’est l’architecte Henri Decaux, également auteur de la Maison de la Santé à Paris, du Port aérien du Bourget ou encore du groupe d’habitations du Haut-Mesnil à Montrouge, qui est choisi pour donner forme à ce projet. Lignes épurées, volumes géométriques, toit plat souligné par les corniches horizontales et façades en briques rouges de Bourgogne ponctuées de grandes fenêtres : le Beffroi traduit le basculement vers le style Art déco. Une architecture qui tranche avec le décor typiquement XIXème siècle de l’Hôtel de Ville, situé de l’autre côté de l’avenue de la République.

Des bas-reliefs racontent le Montrouge des années 30

Seul luxe extérieur du bâtiment : la frise en calcaire blanc, oeuvre majeure du sculpteur Louis Sajous. Courant sur 40 mètres, cette série de 27 panneaux réalisée en taille directe, sans croquis préalable, révèle au fur et à mesure les formes en creux imaginées par l’artiste. Cinq thèmes composent deux ensembles distincts.
Le premier montre de façon très codifiée, la vie de la cité montrougienne de l’époque. Ainsi, économie, éducation, sport et politique sont illustrés par des scènes réalistes, faciles à interpréter mais aussi moralement très correctes : la famille côtoie le monde du travail, etc. Dans ce programme, les femmes ont toute leur place. Représentées sous les stéréotypes de la maternité et de la mode, elles occupent également des fonctions intellectuelles (institutrices, étudiantes), mais travaillent aussi dans une fonderie, activité héritée de la guerre 14-18. Avec ses femmes vêtues à l’antique, le second ensemble consacré aux arts prend une forme allégorique plus classique.

Concilier style art déco et fonctionnalités du xxieme siecle

Le Beffroi a eu plusieurs vies. D’abord Centre administratif et salle des fêtes lors de sa création, il est devenu Théâtre de Montrouge en 2006. Puis, grâce à une réhabilitation menée entre 2008 et 2012, il est désormais un Centre culturel et de congrès.

Une restauration respectueuse

Sans toucher aux façades, le cabinet d’architecture Blond & Roux a conduit de très importants travaux à l’intérieur de la structure, tout en gardant l’esprit des lieux et en préservant les éléments Art déco les plus remarquables.
Ainsi, le hall d’accueil a conservé son sol de pierres Comblanchien, identique à celui du Palais Garnier, mais aussi ses magnifiques escaliers d’honneur. De même, tous les élégants luminaires d’origine ont été démontés, révisés et remis en place. Au milieu de ce décor, l’ascenseur en verre a trouvé naturellement sa place. Illuminé par des lustres somptueux, le Grand Salon reçoit quant à lui, réunions et cocktails sous ses plafonds à caissons et ses dorures. Impensable aujourd’hui, les hauts-reliefs du sculpteur Pierre Fournier des Corats montrent des enfants fumant et buvant pour illustrer les plaisirs du vin et du tabac…

Des espaces d’accueil efficaces et originaux

Au rez-de-chaussée, claire et polyvalente avec ses 1 000 m2, la salle Nicole Ginoux accueille des expositions dont le célèbre Salon de Montrouge.

Au premier étage, l’étonnante fresque du foyer-bar constitue une transition entre le décor années trente et l’infrastructure contemporaine.
Le dessinateur et scénariste montrougien Jean Giraud (1938-2012), connu sous les pseudonymes de Moebius pour ses créations de science-fiction et de Gir pour la BD de western Blueberry, a imaginé cette fresque colorée et pleine d’humour, spécialement pour le lieu. Intitulée Le saut de l’ange, elle se déroule sur 35 mètres de long et 5 mètres de haut.

Des salles de spectacles à la pointe de la technologie

Pièce maîtresse du Beffroi, la salle de spectacle Moebius ! Avec une capacité de 735 spectateurs (dont 5 PMR*) et sa scène de 287 m2, elle conjugue une ambiance chaleureuse et confortable (fauteuils aux couleurs de la Ville, acoustique de qualité avec ses pièges à sons et ses murs habillés en châtaigner, belle luminosité naturelle) et les performances d’une salle moderne (scène escamotable, régie, systèmes complets de sonorisation et d’éclairage, etc.). Au sous-sol, l’auditorium de 236 places Lucienne et André Blin, du nom de la compagnie montrougienne de théâtre de marionnettes à fils créée la même année que le Beffroi, continue de proposer ses spectacles, mais reçoit aussi congrès et autres représentations.

Le carillon : la voix haut perchée de Montrouge

Le Beffroi possède un carillon, face à l’église Saint-Jacques le Majeur… dépourvue de clocher. C’est dans la nuit du 31 décembre 1999 au 1er janvier 2000 que ses cloches ont retenti pour la première fois. La Ville de Montrouge renouant ainsi avec la tradition des villes du Nord.

Un projet original

Pour réaliser ses cloches en bronze dans les règles de l’art, elle s’est adressée à la fonderie Cornille-Havard située dans la Manche, celle-là même qui a fondu neuf nouvelles cloches pour la cathédrale Notre-Dame de Paris ! Seule exception : la cloche du campanile de l’Hôtel de Ville qui a rejoint ses « voisines ».

Gravées du blason de la Ville, chacune porte le nom de l’un des maires de Montrouge qui se sont succédé depuis la première Municipalité de François Ory en 1790 jusqu’à celle d’Henri Ginoux. Pour 7 d’entre elles s’ajoute le nom d’entreprises locales, mécènes.
Le carillon est programmé pour diffuser, plusieurs fois par jour à heures fixes, ritournelles et airs connus. D’abord 27, elles sont 30, depuis 2016, à tinter en haut du Beffroi.

Un défi à relever

À l’heure actuelle, le carillon est doté de 19 cloches supplémentaires, ce qui fait un total de 49 cloches ! De ce fait, le carillon de Montrouge est devenu le plus grand carillon d’Île-de-France

Mœbius, Montrouge, le Beffroi...

Voir l'image en grandCette année, le Beffroi tel qu'il est aujourd'hui fête ses dix ans. Un anniversaire qui coïncide avec les dix ans de la disparition de Jean Giraud, plus connu sous le pseudonyme Mœbius... Les noms de cet artiste prolifique et Montrouge Semble intimement liés. Mais saviez-vous que Mœbius a aussi dessiné la Ville ?

Voir l'image en grandJean Giraud, alias l’artiste Moebius, et son épouse Isabelle, menaient une existence discrète entre Montrouge et Paris XV (c’est là que se trouvait son atelier). En octobre 2001, à l’occasion d’une exposition, l’auteur et dessinateur légendaire prend son crayon et dessine un portfolio… L’album Mystère à Montrouge est né ! On y découvre comment Stel – un des personnages fétiches de l’artiste, libère l’esprit figé du… Beffroi. « L’une des cases illustre le Beffroi avec une vue de science-fiction, complètement dégagée », raconte aujourd’hui Isabelle Giraud.

Créateur local

Si l’artiste s’est nourri d’influences multiples puisées par-delà le monde, Montrouge a également alimenté son imaginaire. Il existe notamment, un autre portfolio mettant notre ville en scène. Moebius y évoque sa vie ici, les endroits qu’il fréquentait… Malheureusement, l’artiste est décédé avant d’achever sa création et son ouvrage n’a jamais été édité. Mais l’expression de ce lien entre Montrouge et Jean Giraud est loin d’être perdue ou d’avoir disparu. La Ville a ainsi inscrit son nom à son patrimoine comme en témoigne la fresque de 150 m2 qui n’a pas manqué d’attirer votre œil, à l’occasion d’un spectacle au Beffroi. On peut encore apprécier par exemple quelques dessins de ce projet ici, grâce au soin de son épouse, Isabelle. Si vous y plongez votre regard, vous serez inévitablement emporté par sa magie…

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Au quotidien, Jean Giraud/Moebius était très
« accroché » à sa table de dessin. Mais, quand il
s’accordait une pause, il filait boire un café sur
la place Jean Jaurès, tout près de chez lui. La
prochaine fois que vous irez sur la place, peut-être
aurez-vous l’imaginaire transporté vers
la science-fiction vous aussi, qui sait ?... « Je
pense que ça lui plairait de voir le Montrouge
d’aujourd’hui… De voir les gens en overboard
et autre mobilité douce, comme l’on
dit ! Il avait vécu à Los Angeles, en Californie, et
il avait l’habitude de voir ces nouvelles formes de
mobilité. D’ailleurs, il a représenté beaucoup de
personnages comme ça, avec aussi des planeurs
personnels, des voitures volantes… », raconte
Isabelle Giraud.

Saut de l'ange

Quand, en 2010, l’équipe municipale lance le chantier de réhabilitation du Beffroi, inviter Jean Giraud/Moebius à réaliser une fresque est une évidence. Ce sera un projet d’envergure 35 x 4 mètres ! Une autre contrainte est le souhait de la Mairie de pouvoir démonter la fresque pour sa restauration… « On a choisi un système de toile, mais à l’époque il n’y avait pas les mêmes facilités qu’aujourd’hui pour imprimer », se souvient Isabelle Giraud. L’artiste dessine donc le trait, qui est ensuite imprimé puis retracé à la main par une vingtaine de peintres ! La mise en couleur se fait encore après… Elle est intitulée « Le saut de l’ange ».

Cette fresque est le dernier grand travail de Moebius qui ne la vit pas achevée, malheureusement. « Jean avait réalisé deux autres fresques : au Futuroscope de Poitiers, et à Los Angeles. Mais les deux bâtiments ont disparu », détaille Isabelle Giraud. L’œuvre du Beffroi n’en est que plus précieuse ! « Elle représente la vie humaine, la destinée, avec un clin d’œil spirituel incarné par l’ange. On retrouve aussi le fourmillement si caractéristique de son travail, propice à toujours découvrir des petits détails cachés », conclut-elle. C’est beau. Tout simplement.

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Isabelle Giraud continue de faire vivre l’oeuvre de son époux, à travers la société de production Moebius Production (www.moebius.fr). Elle organise notamment de nombreuses expositions, particulièrement à l’étranger ou les créations de l’artiste fascinent toujours… Mais, comme Jean Giraud, elle reste attachée à Montrouge et impliquée aussi : elle fait partie du Comité de quartier Jean Jaurès. « J’ai vu que les comités de quartier sont mis en place dans beaucoup de villes. C’est beaucoup de travail, mais ça permet aussi à chaque quartier de développer son univers. Et puis, on voit se dessiner une diagonale… Avant, Montrouge avait des quartiers séparés. Aujourd’hui, faire de grands axes et des places créent une sorte de fluidité : c’est une nouvelle façon de s’approprier la ville, qui est intéressante ». Et question univers, Isabelle Giraud s’y connaît…

Le saviez-vous ?

Un carillon est un véritable instrument de musique. Composé de cloches accordées à des fréquences différentes, chacune émet son propre son. Plus une cloche est grosse, plus le son est grave. Multiplier leur nombre permet d’étendre le répertoire des morceaux interprétés. À ce jour, le carillon de Montrouge couvre 3 octaves.