Sylvie Léger, Fiction ou réalité ?

Le goût de l'ambiguïté

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Sylvie Léger

Naissance : à Fécamp (Normandie) en 1956.
Lieu : vit et travaille à Paris
Études : Ecoles des Beaux-Arts de Rouen et d'Orléans, puis un séjour d'une année à l'école Alexandra Palace de Londres
Actualités : Exposition "Chemin faisant"
du 19 juin au 26 juillet 2020 au centre d'art de
La Ferté-sous-Jouarre (77260), avec Solange Godard.
http://sylvieleger.jimdo.com/

Tout commence par une mise en scène dans l'atelier, sur une table ou dans une espèce d'aquarium. Des figurines, de la peinture, de la lumière.
Cela paraît simple mais Sylvie Léger nous transporte. La magie opère à travers cet instant suspendu devenu poétique, un arrêt sur image intrigant que l'artiste ne cherche cependant pas à traduire. Si ses images sont autant de narrations, elle ne donne jamais d'explication, juste un indice avec le titre – ici Les répliquants. À nous spectateur de nous raconter le film et de nous projeter pour nous approprier l'oeuvre. Blade Runner ? Un questionnement sur le genre ? Un été à la plage ?

Basculer dans une autre dimension

« Ce qui m'intéresse est vraiment cette ambiguïté entre vrai et faux, entre peinture et photographie, que je mets en écho avec ce qui se passe dans notre société : ce monde a quelque chose de factice. J'aime qu'un doute plane. »
Impossible de rattacher les images à des lieux précis. Seule la présence des figurines nous donne une référence à un monde humain, sans cela, on bascule dans une abstraction, on zoome dans la matière. « Ce qui me passionne dans ce travail c'est que j'ai toujours envie de parler d'espace, de lumière, d'ombre, de couleur. J'ai envie de perdre le regard dans une autre dimension. »

Peintre et photographe

« Je joue sur les échelles et l'idée de grand format se rapproche de la peinture. » Justement, la force de Sylvie Léger est de combiner peinture et photographie et de jouer sur une chose impossible pour un peintre, c'est figer la peinture dans son état liquide, juste au moment de la prise de vue. Lorsqu'elle appuie sur le déclencheur, tout est en place et il n'est pas question de retoucher quoique ce soit sur l'ordinateur, ce sera dénaturer l'oeuvre.

Ses influences sont plurielles : la photographie de Patrick Tosani qui met également au défi notre rapport au réel, la peinture fascinante de David Hockney ou encore les dessins d'Annette Barcelo.