My-Lan Hoang-Thuy, Wayne

Une « revanche sur les normes standardisées »

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{ Wayne, sculpture sur panneau de bois contreplaqué de peuplier 22 mm, peinture laque, haut. 1,5 m. }

My-Lan Hoang-Thuy

Naissance : 1990
Lieu : Elle vit et travaille en région parisienne.
Etudes : Diplôme National Supérieur d'Expression Artistique - Beaux-Arts de Paris.
Expositions collectives :
- Salon de Montrouge 2018, Beffroi
- Intoto 6, Fondation d’entreprise Ricard, Paris
- Do Disturb Festival, Palais de Tokyo, Paris

La parole à l’artiste qui nous explique le sens de son oeuvre.

Une « revanche sur les normes standardisées »

« Wayne est une oeuvre qui fait suite à mes cinq années d’études en design graphique à l’école Duperré en parallèle à mes études aux Beaux-Arts de Paris. J’utilise des outils normés conçus par les tenants de la Sillicon Valley à savoir : des logiciels de traitements de textes, d’images, de mise en page, la suite Adobe, etc. Je crée, mes images, mes photos.

Mais il reste une norme sur la manière dont on porte le regard sur les choses. Les gens captent la réalité via les écrans de leur téléphone portable.
L’Iphone présente une norme chromatique qui structure les standards d’une population, de milliers, de millions d’individus. Cette pensée m’angoisse un peu car elle pose le problème de la liberté d’interprétation des choses.
Wayne figure la signature de Ronald Wayne, un des trois fondateurs de la marque Apple (que l’on oublie tout le temps).

Aller chercher la surprise dans l’outil et la technique

Dans Wayne il y a une partie rose et rouge : la signature. L’autre partie est en bois brut où j’ai posé mon dessin qui renvoie à des formes abstraites largement inspirée par ma pratique de production de logos et de typographies.
J’ai utilisé un panneau de contreplaqué 22 mm en peuplier. Le peuplier n’est pas un bois très précieux mais la peinture que j’y appose elle, est une peinture laquée, non naturelle, assez toxique d’ailleurs et très contraignante. Une matière laborieuse, qui demande des heures de séchage, de ponçage, une ventilation particulière, le tout pour un rendu très brillant. Cela renvoie à un autre aspect de mon travail : celui de la séduction, la peinture brillante, lisse, attire d’un premier abord.

C’est un écho à la décoration asiatique et vietnamienne dans laquelle je baigne. En effet, dans ma famille, ma mère enrobe ses chaises de plastiques, ce n’est pas seulement pour les protéger c’est aussi pour donner un effet lustré. C’est une pellicule de fausse séduction. Mon travail emploie un procédé similaire. Au premier abord les pièces attirent l’oeil mais ses beautés renvoient à des problématiques.