Jean Peské, Oliviers en Lavandou

C’est en 1891 que Jean Peské, de son vrai nom Jan Mirosław Peszke, arrive en France. Ce peintre et graveur d’origine russo-polonaise évolue du côté des postimpressionnistes

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{ Jean Peské, Oliviers en Lavandou, 1921, Huile sur panneau (31,5 x 46 cm). }

Une oeuvre de valeur

En 1934, Jean Peské constitue un fonds muséal pour la ville de Collioure.
Ses toiles sont également exposées au musée des Beaux-Arts de Rennes, au Petit Palais de Genève et certaines de ses gravures figurent dans la collection de la Chalcographie du Louvre.
En septembre 2016 sa toile Paysage du Lavandou a été adjugée 2 800 €.
Quelques mois plus tôt, un de ses tableaux nommé Personnage sous l’arbre a été vendu 5000 €.

C’est en 1891 que Jean Peské, de son vrai nom Jan Mirosław Peszke, arrive en France. Ce peintre et graveur d’origine russo-polonaise évolue du côté des postimpressionnistes. Il sera l’ami de grands peintres, tels que Paul Signac ou Toulouse-Lautrec. Pour Guillaume Apollinaire il est le « forestier de la peinture », car en paysagiste inspiré, il aura trouvé son thème de prédilection, les arbres.

Début du XXe siècle, Paris, capitale artistique

Né en 1870 en Ukraine, Jean Peské se voue à des études artistiques à l’École de peinture de Kiev puis à l’École des Beaux-Arts d’Odessa et de Varsovie. À Paris, il s’inscrit à l’Académie Julian. Si Signac l’influence vers le pointillisme, le groupe Nabis l’intéresse aussi à la fi n des années 1890. Il expose avec Sérusier, Bonnard, Vuillard. Tandis que l’admiration particulière qu’il voue à Claude Monet se lit jusque dans ses oeuvres tardives, il développe un style personnel qui excellera dans le paysagisme, puissamment inspiré par ses séjours sur la côte méditerranéenne.

Un attrait pour le Sud

Le Lavandou ici présenté, c’est la Côte d’Azur varoise. La Provence, Jean Peské y a certainement goûté sur invitation de Signac, qui accueille en sa maison de Saint-Tropez les grands peintres de l’époque. Lorsqu’il signe cette toile en 1921, à l’orée de la cinquantaine, il a trouvé sa place parmi les postimpressionnistes, en exposant régulièrement à partir de 1895 au Salon des indépendants, au Salon d’automne, et dans les grandes galeries.

Sur la période d’entre deux guerres, il connaît la notoriété et compte de richissimes collectionneurs parmi ses clients. On raconte que Georges Clémenceau fut l’un de ses admirateurs.

Aux couleurs de l’été

Jean Peské a très probablement peint « sur motif », c’est-à-dire d’après nature, tel que Van Gogh, autre postimpressionniste parmi les plus fameux, le préconisait, contrairement à Gauguin qui peignait de mémoire. La touche épaisse, grasse et éparse combine les tons chauds - les roses et orangés- aux tons froids - les verts et bleus - en une heureuse harmonie d’où jaillit la lumière. Lumière naturelle éclatante que celle capturée en plein air d’un instant tranquille aux couleurs d’un été provençal.

La lumière éclatante

« Je voudrais bien voir un jour mes travaux réussir à émouvoir le plus intensément possible le spectateur. La noblesse de la ligne et de la composition, l’harmonie et la puissance de la lumière, voilà mes ambitions », écrivait Jean Peské dans ses mémoires. La silhouette noueuse de l’olivier qui s’impose au premier plan renvoie aux courbes de la femme qui avance un bras levé au-dessus de la tête. Au centre de la composition, une tache bleu azur. Un point de focal fait de ce bleu que l’on retrouve du ciel aux arbres, en passant par la robe de la femme comme les fragments d’un même ensemble participant d’une résonance visuelle vibrante.